Bonne humeur

J'étais de fort bonne humeur en cette nouvelle journée qui s'amorçait. Je trottinai dans la villa le sourire accroché au visage. De mon pas léger, je montai les escaliers menant à l'étage du haut. Mon regard se posa vers la porte de la salle de bain. Je me dirigeai alors vers celle-ci et entrai.

La pièce était très propre et éclairée. Tout avait sa place et était rangé dans les immenses armoires et meubles qui se trouvaient dans la pièce.

Je sentis des pas se rapprocher de moi, je me retournai donc, prête à saluer le nouvel arrivant.

Comme pour la surprendre un petit peu, c’est moi qui est entré dans la salle de bain. Je lui souris lorsqu’elle se tourna vers moi et m’approchai d’elle. Mais qu’est-ce qu’elle faisait encore dans la salle de bain? Je commençais à croire qu’elle préférait ses petits pots de n’importe quoi à moi. Je la regardai, complètement découragé. Je me fis comme défi de la faire sortir de la maison et d’aller… Hum… Réfléchis… Je pensai un moment à l’amener au restaurant avant de me souvenir qu’elle n’était pas du tout du genre à se faire souffrir elle-même en mangeant de la nourriture humaine. Alors j’optai pour une balade dans la forêt. Au moins elle ne serait pas enfermée dans la maison. Je pris ses mains dans les miennes en l’approchant un peu de moi.

- « Je dois te faire sortir d’ici… »

En tirant sur ses mains, je me mis à tirer sur celles-ci en marchant de reculons afin de sortir par la porte. Un peu trop concentré sur mon regard posé dans ses yeux, je me tapai le cadre de porte derrière la tête. Je fis une grimace, plus parce que j’étais surpris que parce que je m’étais fait mal, et réalignai mes pas dans la bonne direction et la regardant rire de moi.

Ce que je fis sans attendre. J'éclatai d'un rire mélodieux et passa ma main sur le coté de sa tête, un air moqueur au visage.

- "Ça va aller? Tu ne veux pas aller voir Carlisle? Demandai-je, même si je savais qu'il ne pouvait avoir mal." Je me payai sa tête sans cacher mon hilarité.

Je me mis sur la pointe des pieds et posa un baiser sur son crâne en prenant sa main dans la mienne. Ayant deviné la promenade qu'il avait planifié, je me mis en marche pour sortir tranquillement de la villa.

Le temps était nuageux et le ciel gris. Un temps parfait pour nous.

"Ouf! Enfin sortie de son antre!" pensais-je dès que nous fûmes dehors, près de la rivière.
Pas que c'était pénible de passer des heures à côté d'elle en la regardant se regarder elle-même mais il existait meilleur passe temps! Je savais que mon idée de la ballade ne resterait pas longtemps mon idée parce qu'elle le devinerait dès que j'y penserait. Elle avait cette tendance à toujours vérifier mes plans et mes pensées... Sur que ça l'avait du bon, au cas ou je croiserait des humains mais bon. Passons. Alice était Alice et je n'y pouvais rien. Je l'avais rencontré ainsi, et elle resterait pareille, à jamais. Je pris subtilement un peu de vitesse pour sauter par dessus la rivière en tenant toujours sa main. Je savais pertinemment qu'elle sauterais en même temps que moi. Je laissai l'air de la forêt pénétrer en moi. Comme c'était bien de se retrouver dehors après une nuit de lecture dans un petit salon! Pire... Assis sur un comptoir de salle de bain. Je soupirai longuement. Bon... Maintenant que nous étions dehors, que faire? Voilà la question. Je n'en avais vraiment aucune idée... Lâchant sa main, je sautai sur la branche d'un arbre, agilement. Ce n'était pas vraiment haut mais je m'assis pour laisser mes pieds trainasser dans le vide. Je pris sa main, qui était tout de même à ma porté et la tirant vers moi pour l'asseoir sur mes genoux.

- L’air frais! Fis-je.

Je respirai un bon coup l’air pure de la forêt, même si je n’en avais pas réellement besoin. J’aimai quand même sentir les odeurs fascinantes qui m’entouraient. Ma transformation en vampire avait été pour moi une véritable naissance car je ne me rappelai plus du tout ma vie antérieur. À mon réveil, tout m’avait paru nouveau. J’avais alors découvert la vie, comme si ma nouvelle existence avait été faite pour moi. Malgré tant d’années en tant que vampire, je m’émerveillais toujours des petites choses qui façonnaient la nature. J’écoutais les oiseaux gazouiller entre eux et les petits pas des écureuils contre les roches. Je posai ma tête contre celle de Jasper et posa ma main contre sa joue.

- Ça a été, la chasse avec Emmett? Demandais-je, finalement. Les ours n'ont pas dû apprécier de vous voir dans les parages. Ajoutais-je, un sourire au visage.